Les retours de soirée
Les soirées des jeunes se passent le plus souvent en dehors du cercle familial, chez des amis, dans un bar ou en discothèque. Les ados sont livrés à eux-mêmes. Ils sont alors très vulnérables. Certains comportements liés à la vitesse, à la consommation de boissons alcoolisées, de cannabis, ainsi que leur manque d’expérience de la conduite sont les principaux facteurs de risque. Prévenir, poser des règles : c’est essentiel pour limiter le risque d’accident.
Des chiffres qui font réfléchir
Sur les 1 130 jeunes âgés de 15 à 24 ans tués en 2008, plus de la moitié sont décédés en fin de semaine, dont les 2/3 la nuit.
Les lieux des accidents sont connus : ce sont le plus souvent sur des trajets entre leur domicile et celui des amis, au retour d’une boîte de nuit ou d’un bar.
Chez les jeunes tués âgés de 15 à 24 ans, plus de 80 % sont de sexe masculin.
90 % des accidents ont pour origine des erreurs humaines. En tête : une mauvaise adaptation de la vitesse et une consommation excessive d’alcool.
D’autres peuvent caractériser l’accident de retour de soirée chez les jeunes, comme une circulation de nuit, en rase campagne, avec un seul véhicule impliqué.
Passez un contrat moral avec votre ado : pourquoi, comment ?
Lorsque l’on a entre 16 et 25 ans, la communication avec les parents n’est pas toujours facile. Le besoin d’autonomie et de liberté se fait de plus en plus pressant chez les jeunes de cet âge. On ne peut pas les empêcher de sortir, mais on peut établir des règles.
S’il existe un climat de confiance avec votre enfant, un « contrat moral » est envisageable :
• acceptez qu’il sorte et qu’il prenne la voiture (s’il a son permis) seulement s’il s’engage à respecter plusieurs règles que vous aurez définies ensemble. Par exemple, ne pas boire d’alcool, ni consommer de drogue, respecter les limitations de vitesse, avoir toujours ses papiers d’identité et du véhicule sur lui, ne pas prendre plus de passagers que le nombre autorisé, la ceinture attachée pour tous, ne pas prêter son véhicule.
Pour aller plus loin
• si l’une de ces conditions n’est pas respectée, l’autorisation d’utiliser la voiture familiale peut être retirée.
Si la relation de confiance n’est pas bonne entre vous et votre enfant, mieux vaut lui interdire complètement d’emprunter la voiture le soir. Ou proposez-lui d’autres solutions (voir ci-dessous).
Alcool, drogues et conduite: comment en parler ?
Conduire après la fête
Première condition impérative : ne pas boire de boissons alcoolisées s’il prévoit de conduire. La consommation de cannabis et/ou d’autres produits stupéfiants est à proscrire.
Dans le cas contraire, il doit :
• trouver parmi les passagers un autre conducteur qui, lui, sera resté sobre et pourra raccompagner tout le monde avec plus de sécurité ;
• pouvoir vous appeler pour que vous alliez le chercher. Il le fera d’autant plus facilement que vous lui aurez rappelé cette possibilité juste avant son départ.
• rentrer en taxi ou par les transports en commun, quitte à aller rechercher la voiture restée sur place le lendemain ;
• dormir sur place quand c’est possible : dans le cas d’une fête chez des amis, par exemple.
Si aucune de ces solutions n’est possible, il doit s’engager à retarder son retour en attendant que son taux d’alcoolémie soit retombé à un niveau correct (autrement dit à 0,5 g/l au maximum). Mais, attention à la fatigue qui s’ensuit : ce n’est, en effet, pas la solution idéale.
Capitaine de soirée : « Celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas »
En 2000, La Prévention Routière et la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) ont lancé l’opération Capitaine de soirée : « Celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas ».
Son objectif ? Créer le réflexe pour que chaque fois que des jeunes sortent en groupe, ils choisissent parmi eux un capitaine de soirée qui ne boira pas d’alcool pour pouvoir raccompagner les autres en toute sécurité.
Les « 3 règles d’or » du capitaine de soirée :
• le « Capitaine de soirée » doit être désigné en tout début de soirée, avant toute consommation de boissons alcoolisées ;
• cette nomination doit se faire en groupe afin de favoriser un système de roulement parmi les amis (pas toujours le même) ;
• durant toute la soirée, le « Capitaine » ne doit pas boire de boissons alcoolisées afin de respecter son engagement : il a la responsabilité de raccompagner ses amis à bon port, en toute sécurité, à la fin de la soirée ;
S’il ne respecte pas son engagement, il lui reste d’autres solutions (énumérées plus haut).
Pour en savoir plus
Site conçu pour les jeunes : www.rentrerenvie.fr
L’opération est généralement organisée dans les discothèques et les soirées étudiantes, mais aussi dans certains bars ou dans des clubs sportifs qui en font la demande.
Les discothèques participant à l’opération offrent à chaque capitaine de soirée (qui accepte de confier ses clés de voiture ou son permis de conduire) 2 boissons sans alcool et une entrée gratuite pour la fois suivante.
En fin de soirée, un dépistage d’alcoolémie peut être effectué pour vérifier que le capitaine a bien tenu son engagement.
En 2005, ce sont plus de 50 000 jeunes qui se sont ainsi engagés à être Capitaines de soirée.
En tant que passager, lui aussi a des responsabilités
À bord d’un véhicule, les passagers ont eux aussi un rôle à jouer :
• la première est de ne pas déconcentrer le conducteur par leur attitude (chahut…) ou leurs conseils (paris absurdes…) ;
• ils doivent rester maître de leurs jugements et de leurs appréciations, notamment vis-à-vis du conducteur. Ce n’est pas parce que ce dernier est un ami, qu’ils doivent accepter de monter avec quelqu’un qui conduit dangereusement ou ne rien dire une fois qu’ils sont en voiture.
Porter sa ceinture à l’avant comme à l’arrière du véhicule. Aujourd’hui encore, la moitié des passagers ne s’attache pas à l’arrière. Par ailleurs, il ne doit pas y avoir plus de passagers que de ceinture : une personne par place avec ceinture (ne pas être à six dans la voiture).
Apprenez-lui à repérer un conducteur qui a trop bu
Toute autorisation de sortie doit être assortie d’une condition impérative : ne pas monter à bord d’une voiture dont le conducteur n’est plus en état de conduire.
Il est important de lui apprendre à repérer cette situation. D’abord, observer le conducteur pour savoir s’il a bu plus de 2 verres de boissons alcoolisées, fumé un « pétard », s’il est anormalement gai, etc.
Dans ce cas, vous devez expliquer à votre adolescent qu’il lui reste d’autres solutions (énumérées plus haut) que de rentrer avec lui.
Pour aller plus loin
Pour en savoir plus sur les effets de l’alcool, du cannabis et trouver les bons arguments pour en parler avec votre ado, consultez notre rubrique « Alcool, cannabis et conduite »
Pour en savoir plus
Consultez le guide « Cannabis : les risques expliqués aux parents ». Vous y trouverez des informations concrètes sur les risques liés à la consommation de cannabis et des clés pour un dialogue avec votre enfant.